Je venais à peine de sortir d’une garde de 5 semaines pleines, 3 jours en accompagnement que je partais pour une nouvelle naissance. Une autre naissance dont l’histoire n’est pas des plus courtes, un enfantement de 2 jours. Je les accompagnais depuis plus longtemps que cette grossesse-ci, puisque j’étais leur doula lors de leur deuil périnatal. J’avais créé le système de la Glacière collective. Ce fut simple, je déposais une glacière et la communauté venait y déposer des plats pour des relevailles dans ce postnatal endeuillé un peu adoucie et supporté. Une contribution volontaire mais surtout une contribution du cœur. J’avais aussi mis en place des partenariats avec des organismes régionaux pour placer la glacière à des endroits stratégiques tels que Maison de la Famille, coopérative alimentaire et autres… Ainsi cela offrait plusieurs points de rencontres et desservait plus de familles. De cette façon, la glacière s’est remplie et leurs repas étaient cuisinés pour quelques jours. Si on voulait retrouver la tribu, il fallait lancer l’initiative pour la rassembler et la mettre en action. Grâce à une communauté active et répondante, de cœur et de gestes concrets, cela fut possible à ce moment. C’est donc avec cette première histoire d’accompagnement que je les ai accompagnés pour la deuxième fois. Des rencontres du soir, des rencontres de soins, des rencontres rituelles, des appels et des visios plus tard, Elle allait traverser le passage initiatique. Ses eaux en cascades pour mettre au monde la Vie à travers son portail déjà grand ouvert avant même que le travail se lance activement. Lorsque j’accompagne ces couples, j’accompagne des humain.e.s, j’accompagne chacun.e d’elleux, elleux ensemble mais aussi l’histoire qui s’écrit un mot à la fois. Les soins rituels me permettent souvent d’aller toucher une part profonde de ce qui se tisse, de ce qui se touche, de ce qui se déploie même quand Elle ne le voit pas. Il n’y a pas à tout voir, il n’y a pas à tout savoir. il y a parfois seulement à traverser car chaque histoire s’écrit même sans qu’on la réfléchisse. J’accompagne également un bébé, dans un espace aussi tangible qu’invisible, dans ce que mon cœur et le sien arrivent à se dire comme si un fil vibratoire se tissait entre nous pour se parler. C’est ainsi que je pouvais déceler parfois des indices aussi minimes que l’on pourrait passer à côté et que j’arrive à entendre leurs cœurs dans ce qui se chuchotte lors de l’expérience de l’enfantement. Et alors, je comprenais parfois ce qu’un blocage pouvait traduire, pouvait se dire, que ce soit ici maintenant ou pour plus tard. Car l’initiation ne faisait que commencer, et dans chaque naissance quelque chose se disait et pourrait se raconter. Dans le magnifique comme dans le plus vulnérable. Et c’est comme cela, qu’après plusieurs heures, plusieurs bains, elle était effrayée par son côté mammifère. Pourtant, elle était très informée, elle avait vu des naissances plusieurs fois. Mais la c’était son tour en dedans d’Elle. Pas seulement dans son cerveau mental remplis de théorie mais par son cœur dilaté autant que son col de l’utérus. Et ce qui était merveilleux, c’était sa lucidité à se voir et se reconnaître, dans ce qui était, entre ce qu’elle s’était imaginée, ce qu’elle avait pensé et ce qui était là présentement et déjà dans le passé. Comment allait-elle accueillir sa vulnérabilité? Quel choix ferait-elle? C’était si puissant de la voir se réaliser car je voyais déjà se dessiner comme sur un fil du temps, ce qui serait mis à jour à travers sa parentalité des prochains temps. Dans ce que l’enfant éveille tel un miroir en nous. C’est d’ailleurs LE sujet de cette naissance: le miroir ! C’était incroyable, comme d’une chambre à l'autre, il n’y avait que des effets miroirs. Elle avait d’abord demandé un miroir. Et il lui ont amené un miroir. Elle adorait voir. C’était beau de la voir émerveillée devant son portail qui s’ouvrait grand a la vie. Ses yeux brillaient. Elle regardait comme on regarde le paradis dans les films. Surtout que ce miroir, n’était pas le petit miroir que l’on tient à la main, mais un miroir géant, avec un cadre doré comme dans un conte enchanté ! Et les effets miroirs ont continué. La maman de l’autre chambre sonorisait sauvagement de son enfantement physiologique. Et Elle était effrayée d’entendre la femme sauvage que cela venait réveler en Elle. Elle le nommait clairement: “ Je n’en suis pas là, cela me fait peur, je ne me reconnais plus.” En fait Elle se reconnaissait totalement dans ce qui était. Elle acceptait la situation et demandait des bouchons pour ne plus entendre ce qui l’effrayait pour le moment. Elle se respectait dans son ressenti. Un miroir d’une femme à l’autre, qui révèle la puissance des ces humaines qui mettent au Monde la vie, de tout leur corps, leur être et leur coeur mais aussi de leur tête. Il y eut ensuite, cette médecin qui est arrivée. Une obstétricienne, comme je dois l’avouer, je vois rarement. À l’écoute, patiente, cela se voyait qu’elle était sincère dans son approche bienveillante. Son équipe était extraordinaire, on voyait que tout le monde coopérait dans une belle dynamique d’entente et de respect. Il y avait aussi cette infirmière incroyable qui adorait faire équipe avec des Doulas. Nous ne nous étions jamais croisées mais en partant nous nous sommes regardées et prises dans les bras pour nous remercier. Puis lors de la poussée, il y eu cette médecin en avant, le miroir entre nous reflétant ce portail grand ouvert d’une tête couronnée et moi en arrière en train de caresser les cheveux de cette divinité enfantante comme Elle adorait. Une femme face à une autre, une médecin face à une doula, lorsqu’elle dit soudain : “Les bébés du jour étaient tous dûs pour le 23 octobre. Le jour de l’anniversaire de ma fille.”Et moi de lui répondre: “ ah le jour de l’anniversaire de mon fils.” “Oh? Quelle année? me demanda-t-elle. -2020 lui répondit-je -Et moi 2010!” me dit-elle finalement. Nous sommes restées bouche bée un instant dans le Wow de la situation. Et juste avant dans la chambre où je prenais un repos, j’avais tiré une carte de mon oracle, vous devinerez laquelle: L’effet Miroir ! Je l’ai même montré à cette docteure, elle-même impressionnée, interloquée de cette synchronicité d’une justesse immanquable. Et comme en tant que doula, je vis un apprentissage chaque fois, cela ne s’est pas arrêté là, les effets miroirs se sont poursuivis les un après les autres dans ma propre vie. Et puis dans tout cela, un homme est devenu père, il l’avait dit: “ Je suis prêt, j’en suis là dans ma vie.” Mais à la naissance, l’émotion présente ne s’est pas déclaré de façon exubérante. Mais au lendemain, reposé, en prenant son bébé dans ses bras, quelque chose est venu se confirmer dans son coeur. Une validation une fois l’émotion qui se dépose. La retenue due à la grandeur de l'événement. Il avait maintenant un fils. Son propre effet miroir. Et il m’envoya la photo, de l’instant précis où son cœur a osé dire un grand OUI. Les larmes de mon cœur pleuraient de joie de la beauté à laquelle je pouvais être témoin dans le déploiement des histoires d’amour auxquelles j’avais la chance d’assister. Une témoin privilégié je dois l’avouer. Ainsi un bébé est né. Une vie sur Terre a émergé. ![]() Retrouve mes offres d'accompagnements et soins énergétiques sur www.tiffaladoula.com À chaque naissance son histoire.
Celle-ci est un peu plus longue que les autres. Les enseignements vont de pair avec sa durée. Je suis partie pour 2 nuits. C’était la première fois depuis plus de 2 ans que je partais si longtemps. C’était pas pour une retraite en pleine forêt mais j’ai plongé en moi tout autant. Tout laissé en plan, la maison, les enfants sans savoir combien de temps. S’en aller voyager dans plus grand. C’est aussi cela la vie de doula. Un espace où le temps ne compte plus. Un espace où je rentre dans sa grotte. Celle où elle m’a offert un accès privilégié considéré avec grande préciosité. En cette semaine d’action de grâce, je ne peux que souligner la gratitude d’accompagner. Accompagner ces passages si grands dans cet espace que personne d’autre que les doulas ne porte. Je suis partie et j’ai croisé cette sage-femme à mon arrivé. J’avais entendu parlé d’Elle mais je ne l’avais encore jamais rencontrée. Elle m'a accueilli les bras ouverts. Elle aussi avait entendu parler de moi. Joie de notre rencontre, de passer la nuit ensemble. Cette nuit se transformera en 2 jours. L’espace ouvert est doux, notre équipe sera complémentaire. Chacune à notre place si claire, ensemble dans nos cœurs. Et pendant ce temps, à la maison, mes enfants et mon chum vivent leur vie. Je sors parfois un instant de la grotte pour me permettre de mieux y revenir en prenant des nouvelles des miens. Je reçois une photo d’eux tous ensemble avant d’aller se coucher. Je me dis à quel point je les aime. Je leur envoie une photo de moi toute seule en train de préparer le thé dans ce nouveau lieu de passage. Un nouvel endroit à chaque fois. Cela connecte les enfants à ma réalité et nous met en lien sur le départ souvent soudain de maman doula avant une nuit loin les uns des autres. De cododo allaité mis en pause. Sur le lieu où je suis, je prends soin, d’une lumière discrète au besoin, de bougies seulement, de chauffer l’eau dans une casserole plutôt que la bouilloire pour éviter le bruit. Même l’interrupteur est éteint en toute douceur. Les placards sont ouverts et fermés dans la plus grande discrétion. Les pas se font comme si je marchais sur des nuages. Mes seins remplis de lait, j’oublie souvent de le tirer, pourtant l’ocytocine présente dans l’air, et les picotements aux heures habituelles de mon fils sont biens présents. Toute l’ambiance est prise en soin. Les petits détails comme les grands sont misent en place. Mais surtout la qualité de la présence fera la différence. La sage-femme de retour nous avons pu nous alliées pour nous relayer, prendre repos, se soutenir. Prendre soin de Celle qui enfante mais aussi de l’Une et l’Autre. Chacun avec notre travail, différent, nuancé, complémentaire et supportant. Et puis cet enfantement, n’est pas de ceux qui dure peu longtemps. Bien au contraire, une première nuit, une deuxième commence. Imaginez la force de cette mère qui donne la vie. Une offrande en héritage à celles présentes lors de cette naissance. Chaque fois, j’en suis ébahie. Chaque fois je me trouve incroyablement vénérée. Chaque fois j’en suis grandie. Chaque fois j'apprends quelque chose. Chaque fois, je suis une meilleure humaine une naissance à la fois. Et puis il a fallu qu’elle écoute ses limites. Ses limites à Elle. Celles qui lui permettaient de rester dans son pouvoir, que sa naissance lui appartienne, se déploie en son sens en Elle, maintenant et par la suite. Je lui ai rappelé que Prendre pouvoir c’est aussi Écouter ses limites. Se respecter dans ce qui Est. Car dépasser ses limites n’est pas toujours gratifiant pour en venir à tout point à quelque part. Cela pouvait même se transformer en une expérience acharnée créant des traumas. Mais ces réponses là, étaient les siennes, je ne les avais pas pour Elle. Son histoire lui appartenait. Et cette sage-femme était magnifique à porter entièrement le respect de la façon dont cette naissance allait s’écrire. Je n’étais pas là pour la sauver. Elle n’était pas là pour la convaincre. Ensemble, nous l’accompagnions de façon éclairée, chacune dans les compétences de nos métiers. Après 42 semaines et 2 jours, 5 semaines passées de gardes et des heures de présence, cette enfant est née dans un état d’éveil et incarnée d’une façon incroyable. Je vois bien à quel point laisser les enfants naître quand ils sont prêts, sans les presser leur permet d’être complètement là, à l'instant même. Comme s'il n’y avait pas de choc, de dualité entre un Monde et l’Autre. Après tant d’heure et si peu de sommeil, en plus d’un accompagnement en anglais, mes émotions décuplées, j’ai pleuré sa naissance comme jamais je ne l’avais fait auparavant. Cette enfant m’a fait pleurer de la beauté de tout ce qu’elle m’avait soufflé et du constat de cette incarnation si claire. J’avais rêvé son visage 2 nuits avant et elle était exactement comme dans mon rêve. Cette enfant m’avait répété pendant le travail de naissance: “I’m so happy, so happy to come here, on earth.” Et elle riait. Elle riait aux éclats de joie de venir. Elle était si prête. Et moi, je l’entendais si clairement depuis plusieurs mois déjà. Ma relation à ces bébés est bien au-delà et bien avant leur arrivée terrestre. Mais il y avait autre chose d’incroyable que je vivais de façon répétitive voir insistante depuis 3 mois en accompagnement. La présence d’une mère près de Celle qui donnera la Vie. Une mère aimante, bienveillante auprès de sa fille enfantant l’humanité. Mon cœur attendrie et choyée de pouvoir être témoin de ce que je n’ai pas connu mais aussi d’avoir la sensation que la vie m’offre la possibilité de me transmettre autrement que par ma propre histoire, une façon de me voir plus tard quand ce sera mon tour. Mon tour d’accompagner mes enfants, d’être grand-mère. Comme une réponse apportée sur un plateau de diamants à la part de moi qui se questionnait. Une transmission des possibles existants et réels au-delà du spéculatif. Une réponse claire désormais vécue sans avoir à l’imaginer. Et ces grands-mères que je sers dans mes bras, que j'accompagne aussi, m'accompagnent en retour. Elle me voit doula. Elle me voit avec leurs expériences de femmes, de celles qui ont marché avant moi. Elles vont transmettre elles aussi l’essence même de l’importance de ce que nous faisons maintenant qu’elles l’ont vu et vécu. Plusieurs générations touchées. Ma propre histoire de femme redorée. C’est grand et c’est beau. Et ce qui m’a profondément émue, c’est l’entendre dire: “Elle était encore un petit bébé hier et la voici mettre au monde un bébé.” Elle l’avait vu entièrement devenir mère, témoin de la naissance de sa petite fille. Sa petite fille qui a ouvert les yeux en grand en voyant sa GrandMa et sa fille lui révélant qu’elle portera son nom en deuxième prénom. Un accouchement de femmes, une histoire transgénérationnelle incroyable. Puis pendant que ce bébé pleurait de sa naissance, en pleine nuit, un petit garçon à la maison pleurait sa tété. Papa s’est débrouillé avec de la compote et de l’eau. Et tout le monde s’en est bien sorti ! Ils étaient si heureux de passer des moments complices ensemble et de me conter comment chez nous le Monde avait continué de tourner lorsque moi, dans la grotte j’ai accompagné. D’ailleurs mon deuxième, ne lâche plus depuis sa poupée pour jouer au papa attendrie avec son bébé. C’est mignon, vraiment très mignon. Je pars et je rentre avec le plaisir de les reVoir complètement. Ce n’est que deux jours et pourtant déjà, ils ont changé. Du recul que je peux avoir, du manque de ne pas les voir. De cette naissance, il y a eu une rencontre. Celle de cette sage-femme avec qui nous avons fait équipe ce temps durant, en parfaite harmonie. À la fin, nous nous sommes remerciées, dis bravo, soulignées la nécessité de nos deux professions, à quel point nous étions reliées de cette complémentarité. Nous nous sommes Vues. Reconnues, Complimentées. Nous nous sommes senties soutenues par l’une et l’autre chacunes dans nos sphères. C’était réconfortant, apaisant, marquant. J’ai même emprunté un bout de son canapé, pour aller me coucher quelques heures avant de prendre la route vers mon domicile prudemment reposée. Et puis, le lendemain, après m’être retournée chez moi, j’ai vu une lettre publiée sur les réseaux. Une lettre de l'Ordre des sages-femmes en France, mon pays de nationalité ainsi qu'en Belgique dénonçant les doulas. Et alors je me suis dis, qu’encore une fois, la vie m’avait offert réponse pour que je ne doute point, que je ne sois pas apeurée, puisque je venais de vivre exactement l’inverse de ce qui était dénoncé. Alors je suis Doula, pas Sage-Femme. Et que chaque doula sache qu'ielles sont essentielles à ce Monde. Vous êtes semeuses de lumière. Merci d’exister dans cette humanité où vous êtes actuellement plus que nécessaire. Et maintenant, je vais aller retrouver mes enfants, allaiter collé-collé mon petit bébé plus si bébé et me reposer assez longtemps pour le prochain enfant qui nous montrera sous peu le bout de son nez! C’était en été 2019
3 ans déjà. J’avais été initié à la vie comme à la mort reliée à la naissance dans pleins de sens analogiques. J’avais été initié aux cycles au-delà de chronos. J’avais été initié au sein de mon organe utérin sacré. Je rentrais en France alors que je le pouvais encore. Dans mon initiation Vie-Mort-Naissance, Elle avait été un support à chaque fois. Le nombre de mots échangés ne comptait pas, car écrire français n’était pas si simple pour Elle. C’est tout son Amour qui a fait la Différence. C’est une des plus grandes femmes de ma Vie. Elle a toujours cru en Moi. Chaque fois soutenue. Elle m’a porté dans son utérus en portant ma mère. Ma Neny Be ❤ Mamie Celle qui a donné naissance de la vie et de la mort plusieurs fois à Madagascar et en France. Son expérience est grande. Enterrer les placentas ne lui semble pas étrange puisque c’est ce qui a été fait avec ceux de ses enfants là bas dont ma propre mère. Allaiter longtemps n’est pas non plus anormal, elle sait ce qu’il en est. Enfanter un gros bébé n’a rien d’impossible. Se faire des bains de vapeurs pour l’utérus en postpartum est de coutume. La force de l’initiation, elle l’a connaît. Elle me l’a transmise. Elle m’a conté sa vie avec son regard et son coeur. Elle m’a parlé de son chemin. Elle m’a parlé de ses enfantements. Son histoire, je pourrais en faire un livre. Elle m’a aussi dit comme j’étais grande, le courage que je possédais de mes expériences. Elle sait de quoi nous parlons lorsque nous parlons d’enfantement, elle connaît le passage qu’elle a elle-même emprunté avec sa propre vérité et sa propre histoire. Nous sommes toutes les deux immigrantes, femme, mère, humaine. Nous avons créé nos familles loin de nos terres de naissance chacunes pour nos raisons mais il y a quelque chose qui se sait identiquement dans les émotions, les ressentis lorsque l’on se dit. Et puis, il y a eu cette statue. C’était en été 2019. C’était un geste d’une grandeur qui l’est encore plus à chaque accompagnement. Cette statue de cette Terre Malagasy encodée dans mon ADN, symbole de la maternité, m’a été transmise comme on remet un flambeau. “Elle est à toi, avec ton travail, avec ce que tu fais maintenant, elle est à toi, je l’ai ramené avec ta tante bébé quand je suis allée à Mada avec elle” C’était 30 ans avant. C’était son dernier enfantement. C'était le symbole de son pays ramené en France, terre migratoire. Car dans cette statue, la posture, ce corps, cette coiffure tressée, cette expression du visage et ses traits se trouvent la représentation de ces origines et ces savoirs malgaches, de la maternité multiculturelle qu’elle était en train de créer. Cette statue me rappelle à l’ancestralité. Cette statue est un symbole du flambeau transmis par ma lignée et de sa magie, sa médecine et ses savoirs dans toutes leurs forces pour que je me rappelle à Moi de chacun des pas qui ont précédé. C’est aussi une reconnaissance, un cadeau incroyable. Avec cette statue, ma lignée m’a vu. Ça me ramène à ce rêve début 2019, quelques mois avant de voir Mamie, où on me remettait ce flambeau. Cette remise, je l’ai vécu lors d’une constellation familiale 15 jours après ce rêve puis dans ce concret tangible cet été 2019 grâce à ma grand-mère. 3 ans après, nous voici en été 2022 et j’ai fais ce rêve. Ce rêve initiatique où ma plus grande peur a été vécu grâce à ma riche vie nocturne. Ce rêve où mon fils devient aveugle dans un accident puis meurt dans mes bras et me dit juste avant “Maman, tout est noir, je ne vois plus rien, est-ce que c’est la dernière fois que je te vois” puis tout s’effondre autour de moi. Tout. Je sens sa mort dans mes tripes , sa panique de ne plus voir dans mes veines. Le décor s’écroule mais tout est clair, tout devient si clair autour. Et alors il ne reste que lui et moi dans mes bras, dans cette clarté du rien, d’une réalité matérielle inexistante, cette clarté du Tout. Car là, il n’y a que lui et moi, dans la même posture exacte que la statue qui m’a été offerte. Lui, moi, la clarté et l’Amour. L’Amour ne meurt pas lui. La matérialité seule meurt. Alors je suis là avec lui, et je sais que mon initiation de ce cycle touche à sa fin. Car maintenant que tout est clair et que mes plus grandes peurs m’ont été enseignées et fait ressentir dans mes tripes et mes veines, je sais que grâce à ce personnage miroir de mon rêve, je me vois et que je me rappelle à l’Amour dans sa plus grande puissance immatérielle. C’était en été 2019. 1 an auparavant, mon fils a réouvert en grand la porte universelle, ma mamie m’a remis le flambeau ancestral des savoirs cosmiques malgaches qui illumineraient le chemin, Aimé, mon dernier m’y a projeté toute entière. Ma grande fille Isis, qui porte bien son nom, m’a rappelé à ma divinité pour marcher tout ce chemin. Et l’initiation a été tout un parcours dont je peux maintenant toucher à sa puissance d’Amour démultipliée. L’Amour dans tout, partout, en tout. L’AMOUR. Tiako ianao Neny Be, Misaotra ❤ www.tiffaladoula.com Depuis l’Allemagne, elle m’avait contacté.
Elle m’a choisi pour que je facilite sa cérémonie de naissance. Entre quelques suggestions, elle m’avait laissé carte blanche. Elle aimait les surprises et ensemble nous avons joué le jeu. D’une Terre à l’Autre, je l’ai rêvé. Depuis l’intérieur de mon Être, les réponses m’avaient été données. J’ai rêvé son rituel comme si j’y étais. Il m’avait clairement été montré. Pas soufflé, pas chuchoté. Pas de façon floue, brouillée ou sous forme de devinettes à reconstituer. Des images claires, des mots clairs, un rituel clair comme de l’eau de roche. Lorsque je me suis levée, je sentais la justesse mais je savais aussi ce que cela demandait. Car il s’agissait de livrer ses peurs. Pas des petites peurs. Il m’avait été dit qu’elle devrait livrer ses peurs les plus profondes. De celles qui l’habitent en dedans et que l’on ne dit pas vraiment. De celles qui nous forcent à dévoiler notre vulnérabilité et laissent place au cœur plutôt qu’au mental. Mais alors là, devant celles qui seraient présentes, sa mère, sa sœur, ses amies. Il faudrait que je puisse amener cela. Un contexte sécuritaire, un espace bienveillant dans quelque chose de nouveau pour certaines. Une cérémonie du cœur plutôt que l’habituel baby shower. Et puis, je me suis assise. Avec mon carnet et mon stylo. Et j’ai tout écrit. Le gel glissait sur la feuille avec une vibration d’Amour. Je me suis rappelée qu’elle m’avait fait confiance. Je me suis rappelée de son histoire. Car cet enfant, il lui a fallu un chemin de plusieurs années pour venir se loger au creux de son ventre. Un chemin de peines et de joies, de déceptions et de découvertes, de solitudes et d’entraide. De pleurs tristes et de pleurs joies. De rêves illusoires et de rêves manifestés. Et puis j’ai tissé, un mot à la fois, une ligne après une autre chaque étape de sa cérémonie jusqu'à ce rituel des peurs profondes. Et le jour J est arrivé. En vrai de vrai, nous nous sommes rencontrées. La fébrilité présente, nous avons échangé un colleux. Les clefs du chalet remisent en mains propres, elle est partie pendant que j’allais œuvrer. Oeuvrer à décorer, fleurir, instaurer l’énergie dans la pièce pour les accueillir une à une dans le cercle. Oeuvrer à déployer l’espace pour que les cœurs se dilatent, les oreilles entendent, les yeux voient. Je ne te parle pas d’entendre et de voir au quotidien. Je te parle d’entendre et de voir avec le cœur dans ce temps donné ou les minutes ne sont plus comptées. Une parenthèse de vie ou l’on célèbre la Vie. Dans tout cela, il fallait des cœurs prêts. Prêts à recevoir, à ouvrir. Des coeurs aimants et aimés. Et Elles sont arrivées. Chacune leur tour. Et la Cérémonie a commencé. Une prise de parole à la fois, un souvenir à la fois, une dose d’Amour à fois, elles se sont vues et entendues. Des larmes, il y en a eu. Mais ce soir-là, ce fut des larmes de joie. De joies et de libérations. De l’Amour, je ne t’en parle même pas. Y’a pas un seul diffuseur assez puissant pour envoyer cette dose dans une pièce. Car c’est à la pureté que nous avons touché. Et finalement, ses peurs, elle les a nommées. Chacunes de celles présentent les a portées à plus grand, supporté par un souvenir lui révélant ses forces et qualités pour qu’elle se rappelle à Elle-même. Et enfin, elles les ont portées dans ce bol d’eau salée du Bas du Fleuve qui lui manquait tant. Dans tout cela, j’aurais pu me tromper, j’aurais pu être à côté. Mais quand je l’ai revu: elle m’a dit : tu étais exactement là où il faut. Tu as visé juste. Et je lui ai doucement rappelé, que je n’ai rien visé, je l’ai rêvé et probablement que son âme avait connecté à la mienne pour me montrer. Mais là où j'ai visé, c’est d’Oser. Oser suivre mon intuition, mon rêve, m’en remettre à plus grand. Faire Confiance en cette justesse du cœur qui sait. Et je vous dis tellement merci de me choisir avec toute la confiance de me remettre vos histoires entre mes mains, mon coeur et mes rêves chaque fois, car cela c’est aussi grâce à chacun.e de vous que je peux le vivre pleinement. Une cérémonie, un rêve à déployer, un accompagnement, un soin énergétique à la fois. www.tiffaladoula.com | www.doulazine.com Elle: Véronic Parent Yoga Fertilité - suit là sur sa page ! Mention spéciale à Isabelle Challut, auteure de Rituels de femmes pour réenchanter la maternité pour le conte de la Femme Source de Vie que j’ai lu ce soir là. Vendredi, il y a plus d’une semaine déjà, nous donnions avec Chemins de traverse notre deuxième atelier intitulé: Toucher et Être touché.e par les chevaux et l’énergétique.
Et ce qui m’a particulièrement touchée, c’est cette photo. Cette photo de nous. Car la dernière photo que nous avions ensemble, Elle avait encore ses cheveux longs. C’était la fois où j’étais venue chez Elle pour les brosser avec ceux de son fils, les tresser ensemble pour ne faire qu’une natte de leurs deux coiffures. Prendre des photos de ses cheveux longs et ce rituel brossé tissé tressé. Tout cela avant de couper. Couper pour l’étape d’après afin que leur chute soit moins difficile. Pour Elle & ceux autour d’Elle. Puisque la maladie touchait tout son Monde autour. Et que ses cheveux étaient longs, vraiment longs ! Ces dernières photos ensemble avaient un goût de Mort possible face à la maladie. Des souvenirs à ancrer car on ne sait jamais, on ne sait pas. Même si on reste positif, plein d’espoirs, il y a un arrière goût dont personne n’était invulnérable. Ce possible silencieux par les mots se disait par les yeux, les câlins, les photos. Même si on savait que les miracles arrivaient, même si on sait que c’est possible, on sait aussi que tout est possible et cela teinte nos espoirs de nuances, d’un jour à l’autre, d’un traitement à l’autre. Ce vendredi, je me suis assise et j’ai pris une photo, sans penser à cela mais après je l’ai regardé avec recul. Surtout que cette journée, une triste nouvelle d’un décès près de chez moi se fit savoir, cela me donna un plus grand recul sur la vie, sa traversée à Elle. Cette fois, avec ses cheveux encore courts, et ses chevaux tout en hauteur près de nous, j’avais un souvenir de joie, de travailler en lien, unies. J’avais pris cette photo pour un souvenir plein de vie et sans questionner si cette photo serait la dernière. Alors ce vendredi, entourée de la brume, des chevaux, du soleil timide, des couleurs de chaque expérience de celles et ceux présent.e.s, des croyances, des nuances, j’ai été touchée. Touchée par la Vie qui se Vie et ce souvenir avec Elle qui en est rempli. Alors que sur ces Terres parmi le vivant, nous avons livré ensemble les offrandes de nos médecines déployées par nos cœurs reliés. Et en cet équinoxe qui arrive, je vous souhaite l’Amour de la Vie. _ Soin énergétique & accompagnements : www.tiffaladoula.com |
AuteurAccompagnante aux passages de vie passionnée, vous pouvez aussi me suivre sur les réseaux sociaux @Tiffa La Doula. Archives
Septembre 2022
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