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Hier, j’ai eu la chance de pouvoir aller dans la classe de mon 6 ans bientôt, écouter des histoires de leurs naissances d’un joli projet de classe, échanger sur “c’est quoi une doula” et répondre aux questions des enfants. Les écouter se conter et accueillir la pertinence des enfants et leurs questions est toujours beau à vivre. Lire l’histoire : ma mère c’est la plus forte, une histoire sur la naissance de Cynthia Durand. J’ai aimé d’autant plus qu’il s’agissait d’un moment, d’un nouveau souvenir créé avec mon fils. Lui, qui, il y a presque 6 ans déjà, était avec moi à la formation de doula, tout petit bébé était-il à rouler partout dans le salon entre les participantes. Lui dont le vivant avait une deuxième fois traversé mon cœur et mon corps entièrement dans toute l’authenticité de l’expérience et dont je déployais l’initiation à laquelle ce passage de vie me permettait d’accéder. Et puis le soir, une enfant a dit à sa maman que mon travail était: douceur Quelle belle conclusion à ce moment alors que je sors ce matin d’une conférence avec Michel Odent qui nous rappelle l’importance de prendre soin comme des mères de ces femmes et personnes qui enfantent. Être doula : doux-là Croire. En elle, en eux, en ielles, en lui. Croire au bébé depuis l’Autre-Monde. Croire depuis la Terre. Croire en l’Humanité. Croire en la relativité du temps. Croire au silence qui nous dit tant. Croire aux Rêves. Croire en l’Amour. Croire en l’Authenticité. Croire, Voir, Entendre, Sentir, Ressentir, Toucher, Goûter depuis le cœur pleinement ouvert et réceptif. Oeuvrer l'Art de la présence. Être là. Doux-là
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Ses yeux brillèrent Lorsque la tête couronna Ses larmes coulèrent Lorsque la traversée fut complétée Il avait été témoin visuel et il avait aimé toucher de si près le mystère De celui qui émergea entièrement du corps de sa femme Ressentir les voiles qui furent traversés La magie de la puissance authentique Dans ce que la naissance était entièrement De fluides qui se déversaient Et d’une vie qui en sortait Participant entièrement de sa présence entière Qu’il contactait de ces multiples accès Être dans la vérité du vivant L’entendre vibrante dans chacune de ses cellules Il se laissait raisonner par la vibration sonore de ses sons gutturaux De ceux qu’elle émettait lorsqu’elle appelait son bébé Parlant avec son corps, les ancêtres, et les dimensions C’était comme si le son venait encoder de nouvelles inscriptions en lui Le préparant à la venue de l’enfant dans sa vie terrestre Il se savait initié de son initiation à elle Sa main devient soudain si grande Lorsque se plongea en dedans cette si petite nouvelle main Devenant lucide de son propre corps comme jamais depuis longtemps D’une minuscule humaine dans ses géants bras Il retira son tee shirt Et sur son torse nue Accolla celle devenue son enfant Faisant de lui un père Son émoi exhalant jusque dans les dimensions intergalactiques Sensations tactiles Sensation visuelles Sensations olfactives Sensations auditives Ça goûtait bon l’Amour Encore un peu sur le high des hormones
Des eaux de mères dans lesquelles j’ai eu le privilège de naviguer. Portée par les vagues du mystère et de l’abandon. Traversée par le vivant dans toutes les écritures avec lesquelles les histoires s’écrivent. Encore subjuguée par les souffleries du monde des rêves. Cette autre réalité visible. Ce qu’elle permet de mise en contact avec ces nouveaux humain.e.s en transition. Toujours aussi touchée par le regard qu’elles ont dans les yeux. À cet instant précis où leur enfant s’apprête à traverser le portail entre là-bas et ici. Flottant parmi les Mondes. Ce regard si clair, profond, franc. Leur âme au bord des yeux d’une netteté indescriptible. Tant les mots ne suffisent pas à exprimer son immensité. Mes mains caressant des cheveux comme une grand-mère. Massant des jambes comme une mère. La complicité d’une main dans la leur comme une soeur, une amie, une autre. Comme si toutes étaient unies avec elle. Toutes celles des nombreuses dimensionnElles. Je sens la vibration des contractions qui résonnent sur les os lorsqu’elles traversent leurs corps. Comme permettant un profond enracinement au sol de sa matérialité. Accompagné de la gravité sonore qui se dirige vers le sol. Un son rauque semblant puiser d’une profondeur de l’ailleurs. Jusqu'à indiquer le chemin de la Terre. Sécurisant l’espace pour l’esprit qui part retrouver l’enfant. L’agitation cellulaire qui s’opère de façon extraordinaire pour mettre en place le continuum. D’une aventure d’authenticité pure. De ces échanges complices et tactiles avec un père. D’une relation créée depuis plusieurs mois. Où d’un geste, d’un clin d'œil, d’un silence, des choses se disent. Des choses se ressentent, des choses s’apaisent. Devant le spectacle de leurs yeux qui brillent comme un ciel d'étoiles par milliers. Être là véritablement en toute considération de l’offrande. Témoin d’un premier souffle ou d’un dernier. De la vie d’un côté ou de l’autre. D’ici ou de là-bas. Les larmes salines d’eau de mère qui roulent sur mes joues. Le cœur emplit de vérités. Je suis rentrée et bientôt je repartirai à nouveau. Je venais à peine de sortir d’une garde de 5 semaines pleines, 3 jours en accompagnement que je partais pour une nouvelle naissance. Une autre naissance dont l’histoire n’est pas des plus courtes, un enfantement de 2 jours. Je les accompagnais depuis plus longtemps que cette grossesse-ci, puisque j’étais leur doula lors de leur deuil périnatal. J’avais créé le système de la Glacière collective. Ce fut simple, je déposais une glacière et la communauté venait y déposer des plats pour des relevailles dans ce postnatal endeuillé un peu adoucie et supporté. Une contribution volontaire mais surtout une contribution du cœur. J’avais aussi mis en place des partenariats avec des organismes régionaux pour placer la glacière à des endroits stratégiques tels que Maison de la Famille, coopérative alimentaire et autres… Ainsi cela offrait plusieurs points de rencontres et desservait plus de familles. De cette façon, la glacière s’est remplie et leurs repas étaient cuisinés pour quelques jours. Si on voulait retrouver la tribu, il fallait lancer l’initiative pour la rassembler et la mettre en action. Grâce à une communauté active et répondante, de cœur et de gestes concrets, cela fut possible à ce moment. C’est donc avec cette première histoire d’accompagnement que je les ai accompagnés pour la deuxième fois. Des rencontres du soir, des rencontres de soins, des rencontres rituelles, des appels et des visios plus tard, Elle allait traverser le passage initiatique. Ses eaux en cascades pour mettre au monde la Vie à travers son portail déjà grand ouvert avant même que le travail se lance activement. Lorsque j’accompagne ces couples, j’accompagne des humain.e.s, j’accompagne chacun.e d’elleux, elleux ensemble mais aussi l’histoire qui s’écrit un mot à la fois. Les soins rituels me permettent souvent d’aller toucher une part profonde de ce qui se tisse, de ce qui se touche, de ce qui se déploie même quand Elle ne le voit pas. Il n’y a pas à tout voir, il n’y a pas à tout savoir. il y a parfois seulement à traverser car chaque histoire s’écrit même sans qu’on la réfléchisse. J’accompagne également un bébé, dans un espace aussi tangible qu’invisible, dans ce que mon cœur et le sien arrivent à se dire comme si un fil vibratoire se tissait entre nous pour se parler. C’est ainsi que je pouvais déceler parfois des indices aussi minimes que l’on pourrait passer à côté et que j’arrive à entendre leurs cœurs dans ce qui se chuchotte lors de l’expérience de l’enfantement. Et alors, je comprenais parfois ce qu’un blocage pouvait traduire, pouvait se dire, que ce soit ici maintenant ou pour plus tard. Car l’initiation ne faisait que commencer, et dans chaque naissance quelque chose se disait et pourrait se raconter. Dans le magnifique comme dans le plus vulnérable. Et c’est comme cela, qu’après plusieurs heures, plusieurs bains, elle était effrayée par son côté mammifère. Pourtant, elle était très informée, elle avait vu des naissances plusieurs fois. Mais la c’était son tour en dedans d’Elle. Pas seulement dans son cerveau mental remplis de théorie mais par son cœur dilaté autant que son col de l’utérus. Et ce qui était merveilleux, c’était sa lucidité à se voir et se reconnaître, dans ce qui était, entre ce qu’elle s’était imaginée, ce qu’elle avait pensé et ce qui était là présentement et déjà dans le passé. Comment allait-elle accueillir sa vulnérabilité? Quel choix ferait-elle? C’était si puissant de la voir se réaliser car je voyais déjà se dessiner comme sur un fil du temps, ce qui serait mis à jour à travers sa parentalité des prochains temps. Dans ce que l’enfant éveille tel un miroir en nous. C’est d’ailleurs LE sujet de cette naissance: le miroir ! C’était incroyable, comme d’une chambre à l'autre, il n’y avait que des effets miroirs. Elle avait d’abord demandé un miroir. Et il lui ont amené un miroir. Elle adorait voir. C’était beau de la voir émerveillée devant son portail qui s’ouvrait grand a la vie. Ses yeux brillaient. Elle regardait comme on regarde le paradis dans les films. Surtout que ce miroir, n’était pas le petit miroir que l’on tient à la main, mais un miroir géant, avec un cadre doré comme dans un conte enchanté ! Et les effets miroirs ont continué. La maman de l’autre chambre sonorisait sauvagement de son enfantement physiologique. Et Elle était effrayée d’entendre la femme sauvage que cela venait réveler en Elle. Elle le nommait clairement: “ Je n’en suis pas là, cela me fait peur, je ne me reconnais plus.” En fait Elle se reconnaissait totalement dans ce qui était. Elle acceptait la situation et demandait des bouchons pour ne plus entendre ce qui l’effrayait pour le moment. Elle se respectait dans son ressenti. Un miroir d’une femme à l’autre, qui révèle la puissance des ces humaines qui mettent au Monde la vie, de tout leur corps, leur être et leur coeur mais aussi de leur tête. Il y eut ensuite, cette médecin qui est arrivée. Une obstétricienne, comme je dois l’avouer, je vois rarement. À l’écoute, patiente, cela se voyait qu’elle était sincère dans son approche bienveillante. Son équipe était extraordinaire, on voyait que tout le monde coopérait dans une belle dynamique d’entente et de respect. Il y avait aussi cette infirmière incroyable qui adorait faire équipe avec des Doulas. Nous ne nous étions jamais croisées mais en partant nous nous sommes regardées et prises dans les bras pour nous remercier. Puis lors de la poussée, il y eu cette médecin en avant, le miroir entre nous reflétant ce portail grand ouvert d’une tête couronnée et moi en arrière en train de caresser les cheveux de cette divinité enfantante comme Elle adorait. Une femme face à une autre, une médecin face à une doula, lorsqu’elle dit soudain : “Les bébés du jour étaient tous dûs pour le 23 octobre. Le jour de l’anniversaire de ma fille.”Et moi de lui répondre: “ ah le jour de l’anniversaire de mon fils.” “Oh? Quelle année? me demanda-t-elle. -2020 lui répondit-je -Et moi 2010!” me dit-elle finalement. Nous sommes restées bouche bée un instant dans le Wow de la situation. Et juste avant dans la chambre où je prenais un repos, j’avais tiré une carte de mon oracle, vous devinerez laquelle: L’effet Miroir ! Je l’ai même montré à cette docteure, elle-même impressionnée, interloquée de cette synchronicité d’une justesse immanquable. Et comme en tant que doula, je vis un apprentissage chaque fois, cela ne s’est pas arrêté là, les effets miroirs se sont poursuivis les un après les autres dans ma propre vie. Et puis dans tout cela, un homme est devenu père, il l’avait dit: “ Je suis prêt, j’en suis là dans ma vie.” Mais à la naissance, l’émotion présente ne s’est pas déclaré de façon exubérante. Mais au lendemain, reposé, en prenant son bébé dans ses bras, quelque chose est venu se confirmer dans son coeur. Une validation une fois l’émotion qui se dépose. La retenue due à la grandeur de l'événement. Il avait maintenant un fils. Son propre effet miroir. Et il m’envoya la photo, de l’instant précis où son cœur a osé dire un grand OUI. Les larmes de mon cœur pleuraient de joie de la beauté à laquelle je pouvais être témoin dans le déploiement des histoires d’amour auxquelles j’avais la chance d’assister. Une témoin privilégié je dois l’avouer. Ainsi un bébé est né. Une vie sur Terre a émergé. ![]() Retrouve mes offres d'accompagnements et soins énergétiques sur www.tiffaladoula.com À chaque naissance son histoire.
Celle-ci est un peu plus longue que les autres. Les enseignements vont de pair avec sa durée. Je suis partie pour 2 nuits. C’était la première fois depuis plus de 2 ans que je partais si longtemps. C’était pas pour une retraite en pleine forêt mais j’ai plongé en moi tout autant. Tout laissé en plan, la maison, les enfants sans savoir combien de temps. S’en aller voyager dans plus grand. C’est aussi cela la vie de doula. Un espace où le temps ne compte plus. Un espace où je rentre dans sa grotte. Celle où elle m’a offert un accès privilégié considéré avec grande préciosité. En cette semaine d’action de grâce, je ne peux que souligner la gratitude d’accompagner. Accompagner ces passages si grands dans cet espace que personne d’autre que les doulas ne porte. Je suis partie et j’ai croisé cette sage-femme à mon arrivé. J’avais entendu parlé d’Elle mais je ne l’avais encore jamais rencontrée. Elle m'a accueilli les bras ouverts. Elle aussi avait entendu parler de moi. Joie de notre rencontre, de passer la nuit ensemble. Cette nuit se transformera en 2 jours. L’espace ouvert est doux, notre équipe sera complémentaire. Chacune à notre place si claire, ensemble dans nos cœurs. Et pendant ce temps, à la maison, mes enfants et mon chum vivent leur vie. Je sors parfois un instant de la grotte pour me permettre de mieux y revenir en prenant des nouvelles des miens. Je reçois une photo d’eux tous ensemble avant d’aller se coucher. Je me dis à quel point je les aime. Je leur envoie une photo de moi toute seule en train de préparer le thé dans ce nouveau lieu de passage. Un nouvel endroit à chaque fois. Cela connecte les enfants à ma réalité et nous met en lien sur le départ souvent soudain de maman doula avant une nuit loin les uns des autres. De cododo allaité mis en pause. Sur le lieu où je suis, je prends soin, d’une lumière discrète au besoin, de bougies seulement, de chauffer l’eau dans une casserole plutôt que la bouilloire pour éviter le bruit. Même l’interrupteur est éteint en toute douceur. Les placards sont ouverts et fermés dans la plus grande discrétion. Les pas se font comme si je marchais sur des nuages. Mes seins remplis de lait, j’oublie souvent de le tirer, pourtant l’ocytocine présente dans l’air, et les picotements aux heures habituelles de mon fils sont biens présents. Toute l’ambiance est prise en soin. Les petits détails comme les grands sont misent en place. Mais surtout la qualité de la présence fera la différence. La sage-femme de retour nous avons pu nous alliées pour nous relayer, prendre repos, se soutenir. Prendre soin de Celle qui enfante mais aussi de l’Une et l’Autre. Chacun avec notre travail, différent, nuancé, complémentaire et supportant. Et puis cet enfantement, n’est pas de ceux qui dure peu longtemps. Bien au contraire, une première nuit, une deuxième commence. Imaginez la force de cette mère qui donne la vie. Une offrande en héritage à celles présentes lors de cette naissance. Chaque fois, j’en suis ébahie. Chaque fois je me trouve incroyablement vénérée. Chaque fois j’en suis grandie. Chaque fois j'apprends quelque chose. Chaque fois, je suis une meilleure humaine une naissance à la fois. Et puis il a fallu qu’elle écoute ses limites. Ses limites à Elle. Celles qui lui permettaient de rester dans son pouvoir, que sa naissance lui appartienne, se déploie en son sens en Elle, maintenant et par la suite. Je lui ai rappelé que Prendre pouvoir c’est aussi Écouter ses limites. Se respecter dans ce qui Est. Car dépasser ses limites n’est pas toujours gratifiant pour en venir à tout point à quelque part. Cela pouvait même se transformer en une expérience acharnée créant des traumas. Mais ces réponses là, étaient les siennes, je ne les avais pas pour Elle. Son histoire lui appartenait. Et cette sage-femme était magnifique à porter entièrement le respect de la façon dont cette naissance allait s’écrire. Je n’étais pas là pour la sauver. Elle n’était pas là pour la convaincre. Ensemble, nous l’accompagnions de façon éclairée, chacune dans les compétences de nos métiers. Après 42 semaines et 2 jours, 5 semaines passées de gardes et des heures de présence, cette enfant est née dans un état d’éveil et incarnée d’une façon incroyable. Je vois bien à quel point laisser les enfants naître quand ils sont prêts, sans les presser leur permet d’être complètement là, à l'instant même. Comme s'il n’y avait pas de choc, de dualité entre un Monde et l’Autre. Après tant d’heure et si peu de sommeil, en plus d’un accompagnement en anglais, mes émotions décuplées, j’ai pleuré sa naissance comme jamais je ne l’avais fait auparavant. Cette enfant m’a fait pleurer de la beauté de tout ce qu’elle m’avait soufflé et du constat de cette incarnation si claire. J’avais rêvé son visage 2 nuits avant et elle était exactement comme dans mon rêve. Cette enfant m’avait répété pendant le travail de naissance: “I’m so happy, so happy to come here, on earth.” Et elle riait. Elle riait aux éclats de joie de venir. Elle était si prête. Et moi, je l’entendais si clairement depuis plusieurs mois déjà. Ma relation à ces bébés est bien au-delà et bien avant leur arrivée terrestre. Mais il y avait autre chose d’incroyable que je vivais de façon répétitive voir insistante depuis 3 mois en accompagnement. La présence d’une mère près de Celle qui donnera la Vie. Une mère aimante, bienveillante auprès de sa fille enfantant l’humanité. Mon cœur attendrie et choyée de pouvoir être témoin de ce que je n’ai pas connu mais aussi d’avoir la sensation que la vie m’offre la possibilité de me transmettre autrement que par ma propre histoire, une façon de me voir plus tard quand ce sera mon tour. Mon tour d’accompagner mes enfants, d’être grand-mère. Comme une réponse apportée sur un plateau de diamants à la part de moi qui se questionnait. Une transmission des possibles existants et réels au-delà du spéculatif. Une réponse claire désormais vécue sans avoir à l’imaginer. Et ces grands-mères que je sers dans mes bras, que j'accompagne aussi, m'accompagnent en retour. Elle me voit doula. Elle me voit avec leurs expériences de femmes, de celles qui ont marché avant moi. Elles vont transmettre elles aussi l’essence même de l’importance de ce que nous faisons maintenant qu’elles l’ont vu et vécu. Plusieurs générations touchées. Ma propre histoire de femme redorée. C’est grand et c’est beau. Et ce qui m’a profondément émue, c’est l’entendre dire: “Elle était encore un petit bébé hier et la voici mettre au monde un bébé.” Elle l’avait vu entièrement devenir mère, témoin de la naissance de sa petite fille. Sa petite fille qui a ouvert les yeux en grand en voyant sa GrandMa et sa fille lui révélant qu’elle portera son nom en deuxième prénom. Un accouchement de femmes, une histoire transgénérationnelle incroyable. Puis pendant que ce bébé pleurait de sa naissance, en pleine nuit, un petit garçon à la maison pleurait sa tété. Papa s’est débrouillé avec de la compote et de l’eau. Et tout le monde s’en est bien sorti ! Ils étaient si heureux de passer des moments complices ensemble et de me conter comment chez nous le Monde avait continué de tourner lorsque moi, dans la grotte j’ai accompagné. D’ailleurs mon deuxième, ne lâche plus depuis sa poupée pour jouer au papa attendrie avec son bébé. C’est mignon, vraiment très mignon. Je pars et je rentre avec le plaisir de les reVoir complètement. Ce n’est que deux jours et pourtant déjà, ils ont changé. Du recul que je peux avoir, du manque de ne pas les voir. De cette naissance, il y a eu une rencontre. Celle de cette sage-femme avec qui nous avons fait équipe ce temps durant, en parfaite harmonie. À la fin, nous nous sommes remerciées, dis bravo, soulignées la nécessité de nos deux professions, à quel point nous étions reliées de cette complémentarité. Nous nous sommes Vues. Reconnues, Complimentées. Nous nous sommes senties soutenues par l’une et l’autre chacunes dans nos sphères. C’était réconfortant, apaisant, marquant. J’ai même emprunté un bout de son canapé, pour aller me coucher quelques heures avant de prendre la route vers mon domicile prudemment reposée. Et puis, le lendemain, après m’être retournée chez moi, j’ai vu une lettre publiée sur les réseaux. Une lettre de l'Ordre des sages-femmes en France, mon pays de nationalité ainsi qu'en Belgique dénonçant les doulas. Et alors je me suis dis, qu’encore une fois, la vie m’avait offert réponse pour que je ne doute point, que je ne sois pas apeurée, puisque je venais de vivre exactement l’inverse de ce qui était dénoncé. Alors je suis Doula, pas Sage-Femme. Et que chaque doula sache qu'ielles sont essentielles à ce Monde. Vous êtes semeuses de lumière. Merci d’exister dans cette humanité où vous êtes actuellement plus que nécessaire. Et maintenant, je vais aller retrouver mes enfants, allaiter collé-collé mon petit bébé plus si bébé et me reposer assez longtemps pour le prochain enfant qui nous montrera sous peu le bout de son nez! |
AuteurAccompagnante aux passages de vie passionnée, vous pouvez aussi me suivre sur les réseaux sociaux @Tiffa La Doula. Archives
Octobre 2024
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