Je venais à peine de sortir d’une garde de 5 semaines pleines, 3 jours en accompagnement que je partais pour une nouvelle naissance. Une autre naissance dont l’histoire n’est pas des plus courtes, un enfantement de 2 jours. Je les accompagnais depuis plus longtemps que cette grossesse-ci, puisque j’étais leur doula lors de leur deuil périnatal. J’avais créé le système de la Glacière collective. Ce fut simple, je déposais une glacière et la communauté venait y déposer des plats pour des relevailles dans ce postnatal endeuillé un peu adoucie et supporté. Une contribution volontaire mais surtout une contribution du cœur. J’avais aussi mis en place des partenariats avec des organismes régionaux pour placer la glacière à des endroits stratégiques tels que Maison de la Famille, coopérative alimentaire et autres… Ainsi cela offrait plusieurs points de rencontres et desservait plus de familles. De cette façon, la glacière s’est remplie et leurs repas étaient cuisinés pour quelques jours. Si on voulait retrouver la tribu, il fallait lancer l’initiative pour la rassembler et la mettre en action. Grâce à une communauté active et répondante, de cœur et de gestes concrets, cela fut possible à ce moment. C’est donc avec cette première histoire d’accompagnement que je les ai accompagnés pour la deuxième fois. Des rencontres du soir, des rencontres de soins, des rencontres rituelles, des appels et des visios plus tard, Elle allait traverser le passage initiatique. Ses eaux en cascades pour mettre au monde la Vie à travers son portail déjà grand ouvert avant même que le travail se lance activement. Lorsque j’accompagne ces couples, j’accompagne des humain.e.s, j’accompagne chacun.e d’elleux, elleux ensemble mais aussi l’histoire qui s’écrit un mot à la fois. Les soins rituels me permettent souvent d’aller toucher une part profonde de ce qui se tisse, de ce qui se touche, de ce qui se déploie même quand Elle ne le voit pas. Il n’y a pas à tout voir, il n’y a pas à tout savoir. il y a parfois seulement à traverser car chaque histoire s’écrit même sans qu’on la réfléchisse. J’accompagne également un bébé, dans un espace aussi tangible qu’invisible, dans ce que mon cœur et le sien arrivent à se dire comme si un fil vibratoire se tissait entre nous pour se parler. C’est ainsi que je pouvais déceler parfois des indices aussi minimes que l’on pourrait passer à côté et que j’arrive à entendre leurs cœurs dans ce qui se chuchotte lors de l’expérience de l’enfantement. Et alors, je comprenais parfois ce qu’un blocage pouvait traduire, pouvait se dire, que ce soit ici maintenant ou pour plus tard. Car l’initiation ne faisait que commencer, et dans chaque naissance quelque chose se disait et pourrait se raconter. Dans le magnifique comme dans le plus vulnérable. Et c’est comme cela, qu’après plusieurs heures, plusieurs bains, elle était effrayée par son côté mammifère. Pourtant, elle était très informée, elle avait vu des naissances plusieurs fois. Mais la c’était son tour en dedans d’Elle. Pas seulement dans son cerveau mental remplis de théorie mais par son cœur dilaté autant que son col de l’utérus. Et ce qui était merveilleux, c’était sa lucidité à se voir et se reconnaître, dans ce qui était, entre ce qu’elle s’était imaginée, ce qu’elle avait pensé et ce qui était là présentement et déjà dans le passé. Comment allait-elle accueillir sa vulnérabilité? Quel choix ferait-elle? C’était si puissant de la voir se réaliser car je voyais déjà se dessiner comme sur un fil du temps, ce qui serait mis à jour à travers sa parentalité des prochains temps. Dans ce que l’enfant éveille tel un miroir en nous. C’est d’ailleurs LE sujet de cette naissance: le miroir ! C’était incroyable, comme d’une chambre à l'autre, il n’y avait que des effets miroirs. Elle avait d’abord demandé un miroir. Et il lui ont amené un miroir. Elle adorait voir. C’était beau de la voir émerveillée devant son portail qui s’ouvrait grand a la vie. Ses yeux brillaient. Elle regardait comme on regarde le paradis dans les films. Surtout que ce miroir, n’était pas le petit miroir que l’on tient à la main, mais un miroir géant, avec un cadre doré comme dans un conte enchanté ! Et les effets miroirs ont continué. La maman de l’autre chambre sonorisait sauvagement de son enfantement physiologique. Et Elle était effrayée d’entendre la femme sauvage que cela venait réveler en Elle. Elle le nommait clairement: “ Je n’en suis pas là, cela me fait peur, je ne me reconnais plus.” En fait Elle se reconnaissait totalement dans ce qui était. Elle acceptait la situation et demandait des bouchons pour ne plus entendre ce qui l’effrayait pour le moment. Elle se respectait dans son ressenti. Un miroir d’une femme à l’autre, qui révèle la puissance des ces humaines qui mettent au Monde la vie, de tout leur corps, leur être et leur coeur mais aussi de leur tête. Il y eut ensuite, cette médecin qui est arrivée. Une obstétricienne, comme je dois l’avouer, je vois rarement. À l’écoute, patiente, cela se voyait qu’elle était sincère dans son approche bienveillante. Son équipe était extraordinaire, on voyait que tout le monde coopérait dans une belle dynamique d’entente et de respect. Il y avait aussi cette infirmière incroyable qui adorait faire équipe avec des Doulas. Nous ne nous étions jamais croisées mais en partant nous nous sommes regardées et prises dans les bras pour nous remercier. Puis lors de la poussée, il y eu cette médecin en avant, le miroir entre nous reflétant ce portail grand ouvert d’une tête couronnée et moi en arrière en train de caresser les cheveux de cette divinité enfantante comme Elle adorait. Une femme face à une autre, une médecin face à une doula, lorsqu’elle dit soudain : “Les bébés du jour étaient tous dûs pour le 23 octobre. Le jour de l’anniversaire de ma fille.”Et moi de lui répondre: “ ah le jour de l’anniversaire de mon fils.” “Oh? Quelle année? me demanda-t-elle. -2020 lui répondit-je -Et moi 2010!” me dit-elle finalement. Nous sommes restées bouche bée un instant dans le Wow de la situation. Et juste avant dans la chambre où je prenais un repos, j’avais tiré une carte de mon oracle, vous devinerez laquelle: L’effet Miroir ! Je l’ai même montré à cette docteure, elle-même impressionnée, interloquée de cette synchronicité d’une justesse immanquable. Et comme en tant que doula, je vis un apprentissage chaque fois, cela ne s’est pas arrêté là, les effets miroirs se sont poursuivis les un après les autres dans ma propre vie. Et puis dans tout cela, un homme est devenu père, il l’avait dit: “ Je suis prêt, j’en suis là dans ma vie.” Mais à la naissance, l’émotion présente ne s’est pas déclaré de façon exubérante. Mais au lendemain, reposé, en prenant son bébé dans ses bras, quelque chose est venu se confirmer dans son coeur. Une validation une fois l’émotion qui se dépose. La retenue due à la grandeur de l'événement. Il avait maintenant un fils. Son propre effet miroir. Et il m’envoya la photo, de l’instant précis où son cœur a osé dire un grand OUI. Les larmes de mon cœur pleuraient de joie de la beauté à laquelle je pouvais être témoin dans le déploiement des histoires d’amour auxquelles j’avais la chance d’assister. Une témoin privilégié je dois l’avouer. Ainsi un bébé est né. Une vie sur Terre a émergé. Retrouve mes offres d'accompagnements et soins énergétiques sur www.tiffaladoula.com
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AuteurAccompagnante aux passages de vie passionnée, vous pouvez aussi me suivre sur les réseaux sociaux @Tiffa La Doula. Archives
Octobre 2024
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