Elle avait peur de sa puissance. De celle que le patriarcat a demandé de taire. De celle qu’elle a tu pour être une petite fille sage. Elle avait confiance en son corps pour enfanter Mais elle avait peur de la puissance mammifère qu’elle avait tant cachée Elle savait que c’était si puissant que le libérer était trop effrayant. Elle avait même déconnecté de son rêve d’être artiste et de dessiner. Dessiner ses rêves, sa magie, dessiner dans cette connexion divine qu’elle ressentait lorsque son crayon partait. Sauf parfois en cachette pour elle-même quand c’était trop fort. Pourtant, elle allait enfanter. Et ces mois de vie en Elle décuplaient une puissance encore insoupçonnée. Mais dont Elle sentait l’effervescence qui bouillonnait. Comme si cela ne pouvait plus être retenu. Comme si le cadenas voulait céder à la cage qui l’avait enfermée. Cette vie en Elle lui offrait la possibilité d'un nouveau regard, d’une nouvelle perception. Et c’est là, depuis Elle-même, dans ce nouveau regard que j’allais l’accompagner. Accompagner ce qui devait être entendu. Car même son corps parlait, avec une douleur au dos. Celle de ses ailes de fées qui voulaient se déployer. Celle de ses ailes qui ne pouvaient plus s'empêcher de pousser. Car elle avait une grande connexion au Monde Végétal. Mais ça aussi elle l’avait tu des années, puisque cela pouvait paraître trop improbable. Pourtant, maintenant, elle s’entourait de personnes qui pouvaient l’entendre. L’entendre, la voir, la reconnaître et lui permettre de se refléter pour se voir. Car Être vu était une chose, mais Se Voir en était une autre. Alors, c’est ainsi que l’accompagnement se dessinait. Pour écrire son histoire à Elle. Son passage initiatique unique. Sur cette page blanche, nous avons utilisé sa propre passion pour le dessin. Afin que grâce au soutien de la visualisation, elle puisse aller connecter à cet espace en Elle. Afin qu’elle dépose sur cette feuille blanche, dont elle avait choisi la taille, la matière et les limites par sa forme, ses propres pacifications. Celle de la rencontre de la petite fille qu’elle avait été avec l’adulte qui est et apprend encore pour que fusionne ensemble de leurs savoirs un nouveau récit, un nouveau possible. Un récit pacifié. Je l’ai vu hésiter. Hésiter à saisir son crayon. Puis le tenir et partir. Partir du coeur, de son utérus, de son bébé, de son ego, partir de tout ce qu’elle était, car c’est Elle au complet qui était sacrée pour étaler ses couleurs, ses formes et mettre en empreinte ce qui avait habité la vision de cette rencontre entre la petite Elle et l’Adulte. Sais-tu ce qu’elle a dessiné? Un foulard. Un foulard rouge, rouge amour, rouge colère, rouge passion, rouge gêné, un foulard avec ses larmes, un foulard avec de la douceur rose. Un foulard en forme d’oiseau, libre au vent et accroché à une rose. Pas n’importe quelle rose, une rose sauvage du Bas du Fleuve. Elle avait dessiné ce foulard de son enfance qui était toujours sur sa tête, toujours bien apposé. Elle l’avait dessiné libéré de la contrainte d’un nœud, d’un ajustement sur une tête. Elle avait libéré sa propre tête, lâché ses cheveux, livrés à eux-mêmes et à l’air. Elle l’avait remis à ce foulard le poids des larmes, ainsi il a pu essuyer ce qui avait dû couler et les larmes avaient hydrater la rose. Une Rose bien fleurie et ses épines. Une rose avec une tige verte printanière. Elle avait accepté de renaître en acceptant toutes ses faces d’Elle-même. La puissance de toutes les émotions qui l’habitent, qui s’expriment. Elle avait accepté d’être cyclique, énergisée par les eaux du bas du fleuve et sa magie. Elle avait dessiné le Féminin Sauvage. Le féminin sauvage vivant, hydraté de ce qu’elle n’avait plus besoin de porter mais qu’Elle savait, avec une perception affinée, coeur éveillée, mental apaisé. Elle avait choisi de se déployer pour que ses ailes d’envergures puissent prendre leur place. Elle avait choisi de pouvoir parler aux plantes plutôt que de les entendre chuchoter en permanence, de laisser les papillons se poser sur Elle plutôt que de les chasser, de marcher pieds nus sur l’herbe plutôt qu’en bottillons à en avoir mal aux pieds. Elle s’était choisie Elle. et Elle savait qu’ainsi, Elle changerait le Monde à sa manière, libre comme l’air, sacrée comme jamais. Elle s’était souvenue de ce petit garçon qu’elle trouvait mignon à l’école primaire, et qui lui avait demandé: “pourquoi mets- tu toujours ce foulard sur ta tête?” Elle s’était sentie jugée et avec le recul elle a compris qu’il l’avait vu depuis toujours, et que ce ressenti expérimenté permettait 30 ans après qu’elle se rappelle à elle-même et qu’elle puisse se Voir depuis l’intérieur même de cet ancien reflet externe. Elle avait réconcilié la petite fille et l’adulte. Elle était devenue papillon. Elle était maintenant prête à plonger dans l’abandon de la Vie. La Vie qui oeuvre L’Expérience de vie qui se vit Car elle avait retrouvé sa propre Foi Pas de celle des dogmes religieux Pas de celle des carcans patriarcales De celle qui apporte la confiance et la sérénité Même quand l’air pouvait brassé Parce qu’elle avait vu au delà des Voiles Alors que bientôt elle laisserait couler ses flots À travers son corps pour œuvrer au service de la Vie. De la vie plus grande que Soi. Et puis cet enfant, était venu se présenter dans ses rêves, lui dire son prénom, lui dire enchantée, lui tenir la main et elle savait qu’elle avait eu accès à une Vérité en Elle. Car le Monde des Rêves apportait des réponses parfois inattendues mais incroyables. Et sa Doula savait qu’elle disait vrai, puisqu’elle était là pour ça. Être présente à ce qui Est. Accompagner la vie qui œuvre par elle-même. Comprendre que la sérénité, c’est pas de ne pas avoir peur, de ne jamais stresser, c’est d’avoir la Foi. *Tu vois des fautes d'orthographes? Chut, fais pas attention, j'écris avec une main et un bout de mon sein allaitant sur mon clavier collant de bon lait parfois un peu trop tard le soir !
|
AuteurAccompagnante aux passages de vie passionnée, vous pouvez aussi me suivre sur les réseaux sociaux @Tiffa La Doula. Archives
Février 2024
|